L’état de la législation européenne vis-à-vis de l’escorting
La législation sur la profession d’escorting est un sujet à controverse dans plusieurs pays européens. Pendant que certains l’ont adopté et réglementé, d’autres l’ont carrément interdit sur leur territoire. En France, en Allemagne, en Suisse et dans d’autres pays, nous faisons le point sur quelques modèles d’encadrements et de législation sur l’escorting.
L’escorting : une activité légale
Bien qu’il soit considéré comme une forme moderne de prostitution, l’escorting est bien autorisé et réglementé dans certains pays de l’Europe. Par exemple, en Suisse, au Pays-Bas, en Lettonie ou en l’Allemagne, la profession d’escorting est reconnue par la loi. Dans ces régions, la législation s’attèle à apporter une plus grande protection aux travailleuses de sexe.
Outre la protection sociale, elles jouissent de plusieurs autres droits. Par exemple, elles sont en droit de porter plainte contre les employeurs ou d’exiger de meilleures conditions et d’heures de travail. Elles peuvent aussi évoluer en tant que travailleuses indépendantes. C’est notamment le cas des escorts indépendantes à Genève qui reçoivent leur client dans des hôtels et facturent en fonction du temps passé et des services rendus.
Il faut par ailleurs noter que ces dispositions mises en place par ces États ne pénalisent en rien l’escorte girl ni son client. Travailleuses et client bénéficient d’une liberté quasi totale.
Légalisé, mais limité
Étant le plus vieux métier du monde, l’escorting ne saurait être facilement réprimé. Conscients de cette réalité, les pays qui l’ont légalisé ont tout de même maintenu un certain nombre de limites. C’est justement le cas de l’Espagne et de 16 autres pays de l’Union européenne.
En pays catalogne, l’exhibitionnisme ou racolage de clients est formellement proscrit au détriment des maisons closes. Les escortes girls ne peuvent être contactées qu’à travers certains sites de rencontre ou encore par téléphone.
Cela a sans doute contribué à l’ascension fulgurante des établissements proxénètes. Les maîtres des lieux trouvent donc l’occasion rêvée pour imposer des contraintes lourdes aux travailleuses. À titre illustratif, nous avons un raccourcissement du bail de location de plusieurs jours. Cela a pour conséquence directe de contraindre les escortes à travailler deux fois plus dur pour s’acquitter de leur contrat de location.
Notons qu’il existe plusieurs autres règles établies par les pays ayant adopté cette approche. Il s’agit entre autres du port obligatoire de préservatifs lors des rapports. Aussi, avons-nous l’interdiction des rapprochements à certains moments de la journée ou à certaines périodes de l’année.
D’une manière ou d’une autre, la plupart de ces réglementations indisposent les professionnelles rendant quelque peu contrariant leur métier.
Une approche basée sur la pénalisation des clients
C’est le modèle adopté par certains États nordiques comme la Suède, la Norvège, l’Irlande du Nord. Celui-ci vise à sanctionner les clients en lieu et place des escortes. Après la convention onusienne de 1960 sur la traite des êtres humains, la France a adopté aussi un modèle du genre.
Il faut surtout préciser que cette approche poursuit deux principaux objectifs. Le premier vise à contraindre les escortes girls à exercer à la limite des juridictions. Le second, quant à lui, a pour but de réduire le nombre d’escortes girls. Pour atteindre cet objectif, des programmes de reconversion vers d’autres secteurs d’activités sont mis en place, notamment : l’accord d’appui financier, la facilitation des procédures administratives afin qu’elles obtiennent rapidement des papiers.
L’escorting, une profession interdite ailleurs
C’est un modèle radical qui interdit totalement le métier d’escorting. Quatre États au monde l’ont adopté, en l’occurrence la Croatie, la Lituanie, la Malte et la Roumanie. Les juridictions de ces pays pénalisent à la fois les proxénètes, les travailleuses et aussi les clients. Ils considèrent l’escorting comme étant la réduction de la personne à l’état d’objet sexuel.
Cependant, cette approche prohibitionniste demeure toujours une utopie dans la plupart de ces États. Aucune procédure publique de censure n’est encore véritablement mise en place jusqu’à ce jour.